La croissance se poursuit… faiblement
Le produit intérieur brut réel a augmenté de 0,1 % en novembre, une croissance similaire à celle d’octobre. Ce faible gain provient majoritairement de l’industrie des services, dont l’activité continue à faire preuve de résilience. Cette croissance restera atone en décembre (0,0 %), selon les données préliminaires de Statistique Canada, et ce même si les ventes au détail ont bénéficié d’un temps des fêtes plus normal en 2022.
Le taux directeur culmine à 4,5 % Après avoir rehaussé son taux directeur de 25 points de base supplémentaire à la fin janvier, la Banque du Canada a laissé présager qu’il s’agissait bel et bien de la dernière hausse dans ce cycle de resserrement. Le taux directeur culminerait donc à 4,5 %, mais certains risques pourraient amener la banque centrale canadienne à réviser sa position dans les prochains mois. Nonobstant cette pause, les effets des hausses passées continueront à tempérer l’expansion économique dans les prochains mois.
Les ménages réajustent leurs budgets Les taux d’intérêt ont ralenti les secteurs qui sont typiquement plus sensibles aux hausses. La construction, le manufacturier, le commerce de détail et le secteur de l’hébergement et de la restauration auront ainsi limité la croissance économique globale de novembre. Ensemble, ces quatre secteurs ont réduit la croissance de 0.12 %. Le ralentissement de l’activité économique dans ces secteurs est en lien avec les catégories de dépenses qui écopent le plus de la situation. La consommation discrétionnaire est ainsi la plus touchée par ce réajustement. Près de 88 % des ménages ont réduit leurs dépenses de voyage, de restauration et de loisirs, et les trois-quarts (74 %) ont diminué les achats de vêtements. L’inflation, qui touche durement les denrées alimentaires, amène aussi les Canadiens et Canadiennes à modifier le contenu de leur panier d’épicerie. Les ménages ont également ralenti encore davantage le rythme mensuel de leurs emprunts sur le marché du crédit à la consommation (+0,3 % en novembre).
Une reprise manufacturière en janvier? L’indice des directeurs d’achat du secteur manufacturier canadien a repris du poil de la bête en janvier. Après s’être avoir descendu sous la marque de 50 (ce qui indique habituellement une contraction du secteur) en décembre, l’indice du S&P a atteint 51 en ce début d’année et celui d’Ivey 54,7.
La modeste amélioration anticipée du secteur est soutenue par des gains sur le plan de la production et des carnets de commandes. Ce regain de croissance serait aussi principalement attribuable au marché domestique, alors que les commandes destinées à l’exportation ont reculé pour un huitième mois consécutif.
Vers un marché du travail plus soutenable L’économie canadienne a créé un impressionnant 150 000 emplois en janvier. Bien que le taux de chômage reste très faible – à 5,0 % – les pressions sur le marché du travail s’atténuent.
Le nombre de postes vacants au pays diminue rapidement, étant passé d’un million à 850 000 en l’espace de deux mois à l’automne 2022. Même si ce niveau est toujours élevé, la rapidité à laquelle les opportunités d’emplois se résorbent atténuera la compétition pour la recherche de travailleurs.
La forte incertitude économique amène les entreprises à ralentir leurs intentions d’embauche pour 2023 et les travailleurs auront moins tendance à changer d’emploi. Le contexte économique commence à rééquilibrer un tant soit peu le marché du travail au Canada, même si les départs à la retraite demeurent importants (+262 000 nouveaux retraités sur un an en janvier 2023).
Finalement, ces différents facteurs ont entraîné une croissance des salaires de 4,5 % entre janvier 2022 et janvier 2023, un rythme moins rapide que dans les derniers mois.